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Les Priapiques

Cum cunno mihi mentula est vocanda.

Intimité

Tu peux passer des nuits entières avec un mec, lui sucer la bite, lui lécher les couilles ou lui prendre le cul autant de fois que tu veux, tu ne le connaitras pas vraiment tant que tu ne seras pas allé chez lui. Sa décoration intérieure, les motifs de son canapé, les posters sur ses murs, les bouquins sur ses étagères, les coffrets de DVD sous sa télé, tout cela t’en révèlera plus sur lui que toutes les heures de sexe.

Ça fonctionne aussi dans l’autre sens, bien sûr. Il y avait ce type qui était venu une fois chez moi et qui depuis ne voulait plus me voir que chez lui. Un peu vexant. Ou bien cet autre qui s’était planté devant ma bibliothèque et m’avait demandé, incrédule, si j’en avais lu tous les livres. Ou bien cet autre encore qui n’avait tout simplement jamais voulu mettre les pieds chez moi, peut-être justement par peur de franchir ce degré d’intimité.

Et puis il y avait ce vieux plan cul régulier. Lui en revanche aimait beaucoup venir chez moi – mais je soupçonne que ça n’était pas uniquement pour ma décoration intérieure. On se voyait une fois tous les deux ou trois mois peut-être, quand le hasard nous trouvait connectés le même soir sur le même service Minitel, ce qui ne nous rajeunit pas. C’était toujours lui qui venait. Pas de raison particulière à ça, juste l’habitude. Et puis il amenait des pizzas, ce qui nous donnait une occasion de jouer au jeu du livreur en jogging à poutre apparente et du client qui sort de la douche, tu vois.

Un soir, sa voiture était en révision, il ne pouvait pas se déplacer. Alors c’est moi qui suis allé chez lui.

Tour rapide de l’appartement. Décoration neutre, meubles bon marché de la grosse enseigne locale. Rapidement, il m’entraine dans sa « pièce », celle dont je comprends tout de suite qu’il l’a décorée avec plus de soin que les autres parce que c’est le cœur de sa maison, là où il se sent bien. Une sorte de bureau équipé d’un canapé. Avec des murs couverts de posters de Michel Sardou et de dédicaces encadrées de Michel Sardou. Des étagères croulant sous les briquets, les écharpes, les bobs, les bibelots et autres produits dérivés Michel Sardou. Une bibliothèque remplie de bouquins et de revues sur Michel Sardou. Et à côté d’une grosse télé qui ne devait probablement servir qu’à regarder des VHS de concerts de Michel Sardou, une effigie en carton de Michel Sardou en costume à paillettes. Une putain d’effigie en carton grandeur nature de Michel Sardou.

Moi, je viens du sud mais par tous les chemins, je déteste Michel Sardou. De gustibus et coloribus… Mon hôte m’a entrainé sur le canapé. J’ai proposé d’éteindre la lumière mais il a refusé. Alors nous avons baisé sous le regard bienveillant de l’idole en carton.

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3 commentaires


Commentaires

1. estèf – le 11/10/2015 à 21:27 – #
J'aime beaucoup vos textes et c'est agréable de vous relire après tout ce temps, avec cette histoire amusante.
Moi non plus je n'aime pas Sardou. On pourrait sourire aujourd'hui en pensant qu'on a pu à la fin des années soixante-dix, manifester à cause de certaines de ses chansons, devant les salles où il se produisait...
2. Monsieur Fraises – le 12/10/2015 à 10:05 – #
Belle plume. Même sous le regard de Michel Sardou ^^, belle plume. Je suis curieux. Chez toi, quelle idole observe le faux livreur de pizza ?
3. Virgile – le 12/10/2015 à 22:59 – #
Merci et merci !
Pas d'idole chez moi, en tout cas pas d'ostensible à ce point-là :-)

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